La truite fario

Glou… Gloup..

Moi et mes copines truites, même si on la partage avec d’autres, on est l’espèce de poissons la plus présente dans la Sorgue. Et chez nous, chacune à sa cachette et son garde-manger autour bien délimités.

On est un poisson territorial et carnassier : ça veut dire qu’on se partage le terrain, et qu’on a deux postes : l’un de chasse (en général près des courants ou des fosses) et l’autre de repos, plus abrité. Généralement, ce sont les plus gros et les plus vieux d’entre nous qui s’octroyons les espaces avec le plus gros potentiel de nourriture. Et les plus petits, ils se contentent du reste.

Cela ne pose pas trop problème, puisque les plus jeunes d’entre nous se nourrissent de petits insectes et d’invertébrés ; alors qu’une fois adulte et donc plus grand, on peut aussi manger des petits poisons comme le vairon ou le goujon.

Notre taille, notre poids, mais aussi le temps d’éclosion de nos œufs dépendent de la rivière : en fonction de la richesse nutritive de l’eau dans laquelle on vit, on peut mesurer jusqu’à 70 cm pour un poids de 8 à 10kg. Le plus souvent, on mesure entre 25 et 40 cm, pour un poids de 200 à 1000g.

Chacune d’entre nous peut pondre entre 1000 et 2500 œufs à la fois. Pour qu’ils puissent éclore et que nos petits se développent à l’intérieur, les œufs demandent 200 degrés/jour ; soit 20 jours à 10°C ; ou 40 jours à 5°C… Et ainsi de suite. Comme la Sorgue coule toute l’année à 13°C, il faut environ 15 jours pour que mes œufs éclosent.

On est plutôt craintifs, mais si tu aperçois un poisson dont la couleur va du noir à l’olive/verdâtre, et avec des petits points noir, rouge et bleu il y a de grandes chances pour que ça soit l’un d’entre nous !

Les truites sauvages comme nous sont beaucoup pêchées, mais selon une réglementation stricte. Nous sommes victimes de certaines menaces : la pollution et l’artificialisation des eaux surtout, et les maladies que ça peut engendrer. Si tu veux nous préserver, il ne faut pas jeter tes déchets dans la rivière !

À bientôt !